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Dakar, les toubabs dans la fourmilière


Arriver à Dakar pour un Européen, c'est comme être une cigale dans une fourmilière. On ne sait pas à quoi s'attendre ni où mettre les pieds. C'est un peu ce que l'on a ressenti mercredi 25 octobre à notre arrivée en sortant de l'aéroport. Heureusement, Ousmane, notre hôte, nous y attendait avec le sourire et l'intention de nous guider.

Ousmane est un artiste cameraman qui, face aux difficultés à dégager un revenu, s'est lancé dans le tourisme. Un rôle qui lui va très bien car il est très ouvert et a déjà voyagé dans plusieurs pays européens pour jouer l'un de ses spectacles pour enfants.

Grâce à lui, nous avons appris à nous déplacer dans ce flot ininterrompu. Minibus, « tata », taxis clandos, taxis officiels, taxi-brousses,... le moins que l'on puisse dire c'est qu'il y a l'embarras du choix mais que chaque transport a ses codes (négociation des prix pour certains, prix variables pour d'autres selon la destination). Autres difficultés : il n'y a ni arrêts de bus officiels, ni noms de rue (excepté dans le centre-ville). Une carte ne nous aide donc en rien. Autant dire qu'Ousmane a été nos yeux et nos oreilles pendant notre séjour dans la capitale, dont on ne voit jamais le bout, et qui réunit près de la moitié de la population sénégalaise ! Et l'exode rural continue. Les raisons selon Ousmane : les ruraux ne croient plus en la culture agricole et surtout, tout est centralisé à Dakar. Le gouvernement vient tout juste de créer des universités en dehors de Dakar par exemple (Saint-Louis, Ziguinchor,...) pour y attirer les jeunes.

Pour faire court, Dakar est un peu comme un grand four où s'agitent partout et tout le temps des millions de Dakarois qui, comme les fourmis, travaillent du matin au soir (et parfois même du soir au matin). Chacun a son petit business pour s'en sortir autant que possible.

Nous ne pouvons pas dire que ce soit très agréable de circuler dans la ville. Nous sommes très souvent sollicités pour acheter tout et n'importe quoi. La pollution donne également une sensation d'étouffement. Sur les marchés, impossible à compter, il est difficile de dire si les vendeurs sont heureux.

Pour autant, les habitants sont très chaleureux. Quand nous prenons le temps de discuter, ils s'intéressent à notre culture et sont surtout prêts à partager la leur avec nous. Ils sont aussi à nos petits soins quand ils nous voient un peu perdus.

Durant trois jours, nous avons beaucoup appris : gérer les transports, négocier les prix sur les marchés, repérer les cases où manger (pas toujours évidentes à distinguer), apprendre quelques mots en wolof (difficiles pour nous de les retenir du premier coup!) pour notamment décliner poliment les propositions. Nous avons découvert les plats, qui ne manquent pas de piment (tiéboudiène, maffé, riz au manioc) et boissons traditionnels (bissap, ditakh, café touba et bien sûr la Gazelle et la Flag, les bières locales). Pas encore de problèmes intestinaux à déclarer malgré quelques glaçons non filtrés et légumes lavés à l'eau du puits ! Difficile de faire toujours attention quand on veut s'imprégner de la culture locale.

Parmi les jolis moments, on peut citer le (très grand) plat de poisson grillé accompagné de légumes frais préparé par la mama, dégusté face à l'île de Ngor, les pieds dans le sable ; la complicité entre Antoine et Ousmaïni, le fils d'Ousmane âgé de 2 ans (merci au rouleau de PQ dans le sac qui a permis de briser la glace !) ; ou encore les galettes bretonnes qu'Alice a préparées pour Ousmane et ses amis pour la dernière soirée, qu'ils ont appréciées.

Après Dakar, nous avons pris la route pour le Lac Rose, à 45km au nord.

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