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Tanghin-Dassouri et Bogandé, jardins partagés et crocodiles sacrés


Après avoir bien arpenté le Burkina Faso, nous sommes restés aux côtés de Paul pour vivre son quotidien à Tanghin-Dassouri, à une dizaine de kilomètres de Ouagadougou. Depuis le mois de novembre, il est en service civique au sein de l'association GADD (Groupe d'Acteurs du Développement Durable) qui œuvre notamment dans le domaine du maraîchage. Elle soutient des groupements de femmes dans plusieurs villages burkinabés afin que ces dernières puissent récolter suffisamment de légumes pour elles et leur famille, mais aussi pour les vendre au marché. Généralement, la moitié des parcelles est destinée aux besoins collectifs et l'autre moitié aux besoins personnels.


Groupements de femmes


Dans tous les pays visités, les femmes se regroupent souvent pour créer des potagers collectifs (ou rizières) où elles possèdent chacune une ou plusieurs parcelles. Dans les villages, les femmes sont fréquemment cantonnées aux tâches ménagères pendant que les hommes travaillent au champs. Par le biais des groupements, elles participent autant que possible à subvenir aux besoins de la famille. Se regrouper pour cultiver permet de se motiver et de se relayer à l'arrosage quotidien.

L'association finance la construction de forages, de systèmes d'irrigation ou encore de clôtures. Par ailleurs, elle envoie des services civiques pour les soutenir et partager des savoir-faire en agriculture biologique et en permaculture. Par exemple, habitués à ne cultiver qu'une partie de l'année (à la saison des pluies) et bien souvent avec des produits chimiques, les villageois-e-s apprennent à entretenir le potager toute l'année et avec des traitements naturels (comme l'insecticide à base de neem, un arbre très présent ici). À terme, Paul aimerait que ces femmes deviennent autonomes.


Les crocodiles sauveurs


Non loin de Tanghin se trouve une mare où vivent une centaine de crocodiles. Pour plusieurs ethnies du Burkina, le crocodile est un animal sacré. La tradition veut qu'ils soient honorés lors d'une fête annuelle, où les villageois leur font des offrandes à base de chair fraîche pour apporter santé, fertilité, réussite ou protection à la population. À la mort des reptiles, ceux-ci sont enterrés.


À Bazoulé, les crocodiles sont habitués à la présence des Humains, surtout aux poulets qu'ils leur apportent, et sont devenus un attrait touristique. Dans cette région de l'Afrique, ce sont uniquement des crocodiles du Nil, plus petits que les alligators mais non moins impressionnants quand on les voit s'approcher et sauter pour attraper leurs proies (surtout grâce à leur odorat car ils ont une très mauvaise vue).

Si l'animal aux dents acérées est devenu un symbole du pays, c'est que leur légende les place au rang de sauveurs nationaux. Ils seraient tombés du ciel avec la pluie il y a plus de 500 ans. Alors que les habitants souffraient de la sécheresse, les crocodiles les ont guidés vers leurs terriers remplis d'eau et les ont laissés puiser sans leur faire de mal.


Un dernier long et poussièreux trajet vers Bogandé (dans la région de Gnagna!) nous a permis de visiter les autres jardins de l'association, quelques bananeraies et cultures de coton, deux éléments importants de l'agriculture du pays.

Ainsi se termine notre périple au Burkina Faso, qui aura duré un mois et demi. Cap sur le Togo, cinquième pays de notre voyage.

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