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Koudougou, au cœur des légendes Mossis


Pour nos premiers pas en dehors de la capitale, nous avons choisi de faire route vers Koudougou, à une centaine de kilomètres à l'Ouest de Ouagadougou. Troisième ville du pays en termes d'habitants, Koudougou est, comme Ouaga, un territoire de l'ethnie des Mossis. Elle est majoritaire dans le pays, mais est surtout très présente sur le plateau central du pays.

Voleur de poule ?


Comme de nombreuses villes au Burkina Faso, Koudougou a son lot d'histoires. Les Mossis sont arrivés dans la ville au XIIIe siècle par le biais du chef Bassanga. Ce dernier a quitté son village ghanéen après une querelle avec son frère qui l'accusait d'avoir volé sa poule. Tous les habitants l'ont accusé et Bassanga a donc pris la route vers le Nord, déçu. Même si la poule a été retrouvée et que les villageois se sont excusés, Bassanga et sa famille n'ont jamais voulu revenir. Assoiffés et épuisés, ils étaient sur le point de rendre l'âme lorsqu'un iguane les a guidés vers une mare. C'est là, à Issouka, futur quartier de Koudougou, qu'ils se sont installés.


Des années plus tard, sentant sa mort venir, Bassanga a appelé un enfant pour qu'il soit témoin de sa disparition. Il s'est dissout dans la terre, un bâton à la main. Lorsque son corps a totalement disparu, seul le bâton est resté planté. Ce dernier est devenu un baobab où l'âme du premier chef repose encore. Des abeilles, qui sont en fait de

petits génies, veillent toujours sur lui.


Palais en banco


A Issouka, un imposant palais en banco (terre) a vu le jour il y a quelques années. Le chef actuel, Naaba Saaga 1er, y reçoit la population dans la salle d'audience pour régler les conflits. C'est un lieu très protocolaire où on ne s'adresse pas directement au chef, assis sur son trône. Un intermédiaire recueille les paroles des villageois et les souffle au chef dont la réponse effectue le chemin inverse. Cette pratique a pour but de ne jamais froisser le chef avec des paroles maladroites.

Le chef accepte que tous les visiteurs, y compris les touristes, accèdent au palais où un musée est d'ailleurs implanté. Cette initiative permet de comprendre les traditions anciennces et celles encore pratiquées aujourd'hui.


Miel saveur Burkina


Mais l'intérêt de Koudougou ne repose pas seulement sur cette particularité "royale". On peut aussi y visiter des entreprises qui participent à l'activité économique de la ville et de ses alentours.


L'ONG Wend Puiré, connue dans tout le pays, s'est spécialisée dans la production de miel. Créée en 1999, cette entreprise, qu'une employée dénommée Reine (ça ne s'invente pas!) nous a fait visiter, forme et fait travailler de nombreux paysans de la brousse. Ces derniers achètent des ruches traditionnelles en paille et en terre cuite ou des ruches "modernes" en bois et en fer, et fournissent l'ONG en essaim d'abeilles, transformés ensuite en miel pur ou avec des fruits ou des fleurs burkinabés (tamarin, mangue, eucalyptus, agrumes, anacarde...). La vente des produits finis permet aux apiculteurs de leur assurer un revenu stable. L'investissement de départ est vite amorti car le miel mais aussi la liqueur et le vin de miel se vendent très bien.

Petite algue aux grands apports


Autre usine intéressante, la ferme de spiruline créée en 2004 par l'Etat (un fait suffisament rare en Afrique de l'Ouest pour être souligné). La production de cette algue verte microscopique, très riche en protéines, devait initialement lutter contre la malnutrition dans le pays. Aujourd'hui, malheureusement, la spiruline fabriquée est plutôt destinée à l'exportation européenne où sa consommation est à la mode.


Introduite dans des bassins à ciel ouvert, elle prolifère en 10 jours grâce au courant créé par un moulin et surtout grâce au soleil et à la chaleur. Extraite, essorrée, pressée puis formée en spaghettis, la spiruline, qui tire son nom de sa forme en spirale, sèche pour être consommée en poudre ou en granulés.

Après un peu de repos dans un maquis sous les manguiers, à manger du poulet braisé et du riz soumbala (comme de petites lentilles qui assaisonnent les plats), nous avons fait route vers Kaya, à l'est de la capitale.

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