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Popenguine, entre terre et mer(es)


Popenguine, petite ville qui borde la côte Atlantique, est connue pour être le Lourdes sénégalais. Comme Touba accueillant des millions de musulmans lors du Magal, Popenguine reçoit des centaines de milliers de catholiques une fois par an.

Femmes, femmes, femmes

Mais si nous nous y sommes rendus, c'est parce que la ville héberge aussi une réserve naturelle particulière, gérée par un regroupement de 1 500 femmes des villages alentours, nommé Kër Cupaam.

Une part de l'argent récolté par les visites sert à entretenir cet espace, une part permet d'améliorer les services publics (éducation, sécurité, hygiène...) des huit villages qui l'entourent. Le reste est redistribuée par les femmes, les seules à connaître les réels besoins, aux familles nécessiteuses. D'abord bénévole, leur travail est désormais rémunéré depuis l'intervention de la fondation Nicolas Hulot, en 1995.

Marche, charrette et pirogue

La réserve de 1 009 hectares est aussi la seule parmi les 12 du pays à être mixte : une partie terrestre, une autre maritime. Nous avons donc longé la mer par les falaises ocres entre Popenguine et Guereo (l'un des huit autres villages) offrant une jolie vue sur la forêt, replantée par les femmes après avoir été épuisée pour la récolte du bois.

L'occasion aussi d'observer quelques oiseaux (la réserve compte plus de 200 espèces) comme la veuve noire à collier d'or sur terre ou les aigrettes, pélicans, sternes, hérons cendrés et bécasses sur la lagune de la Somone.

Orchestre à pinces

C'est là que nous avons embarqué sur une pirogue pour observer de plus près la mangrove, cette formation végétale composée de palétuviers qui surgit de l'eau et les bancs de sable où se dorent des milliers de crabes violonistes. Une espèce très particulière à la couleur violette et dont le mâle possède une pince blanche surdimensionnée qui donne l'impression qu'il porte un violon. Elle lui sert surtout à se défendre des centaines de prédateurs volants avides de leur chair.

Enchantés par cette randonnée entre terre et mer, nous avons poursuivi notre route vers le Sud, pour rejoindre Joal-Fadiouth.

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