top of page

Dalaba, grenier guinéen


La Guinée n'est pas à l'image de l'Afrique, sèche et aride. Ici, l'eau ne manque pas. À certains endroits, les terres restent humides toute l'année. C'est le cas à Dalaba, où le climat exceptionnellement avantageux a attiré l'attention des colons. Le botaniste français, Auguste Chevalier, ne s'y est pas trompé en plantant ici de nombreux arbres importés tels que le pin ou l'érable. Une forêt de 208 hectares qui rappellerait presque le paysage des Landes.


Le rayon fruits et légumes


Grâce à ses terres fertiles, Dalaba vit de sa forte production maraîchère, notamment celle des pommes de terre. Carottes, salades, oignons, choux poussent également très bien ici. Un peu plus loin, Kindia, une autre grande ville de la Moyenne-Guinée, est aussi l'un des « greniers » guinéens avec sa grande production de fruits (ananas, bananes, cocos, mangues, papayes ou encore corossol, un drôle de fruit vert à la chair blanche et à l'incroyable goût de bonbon).


Si le pays a été découvert en 1827 par René Caillé, la petite ville coloniale de Dalaba a, elle, été créée par les colons, tardivement, en 1932. La cité est située au pied du Mont Tinka, qui culmine à 1425m. Aujourd'hui, son attrait touristique ne tient qu'à un seul homme, Lamarana. Il est l'unique gérant de l'office de tourisme, qui n'en porte que le nom puisqu'il n'est pas du tout aidé par la ville. D'ailleurs, le pays tout entier ne mise pas vraiment sur le tourisme, contrairement au Sénégal.


Pourtant, son artisanat local pourrait attirer les étrangers. Les femmes des villages alentours fabriquent de nombreuses vanneries : sets de table, paniers, abats-jour,... Pour cela, elles utilisent de l'herbe et des feuilles de palmiers séchées. Elles donnent de la couleur à l'aide de fruits sauvages rouges et de feuilles d'indigo.


Premiers pas en politique guinéenne


Après notre promenade autour du Mont Tinka, une surprise politique nous attendait. Les militants du parti au pouvoir, le RPG Arc-en-ciel du président Alpha Condé, faisaient campagne pour les élections communales d'une bien drôle de façon. Bloquant le carrefour principal de la ville et plutôt que de convaincre avec des arguments politiques, ils distribuaient des t-shirts aux couleurs de leur parti. Sympathisants ou non, les habitants de Dalaba étaient ainsi tous vêtus du maillot jaune.


A quelques jours du scrutin, dimanche 4 février, nous avons rencontré l'un des responsables de la commission chargée d'organiser le vote et le comptage. Il est aussi membre du principal parti d'opposition, l'UFDG. Étrange pour une commission censée être indépendante...


Ces bizarreries n'ont été que le début de nos péripéties politiques en Guinée. C'est à Conakry, notre prochaine étape, que nous avons vécu notre premier scrutin « à l'africaine », pas toujours très rassurant...

You Might Also Like:
bottom of page