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Région de Kédougou, villages peuls et Pays Bédik


La région de Kédougou, à l'extrême Sud-Est du Sénégal, est connue pour ses orpailleurs, des chercheurs d'or qui scrutent le fleuve Gambie avec l'espoir de tomber sur la précieuse pépite.

Elle l'est aussi pour être la route vers la Guinée Conakry. Une « route » qui n'en est pas vraiment une, puisqu'il s'agit surtout de sentiers de terre ocre, couverts de nids de poule, voire de crevasses... C'est en moto et à pied que nous l'avons parcourue.

Des voyages particulièrement agréables, si l'on excepte la poussière, qui permettent d'admirer le paysage montagneux (ce sont plutôt des collines mais les seuls reliefs du pays) et de traverser la brousse inaccessible en voiture.


Thiawoune, Peuls perchés


Thiawoune est le premier village que nous avons visité. Ce sont des familles Peuls (ethnie nomade) qui l'occupe, pour l'élevage et la culture. Kalidou, l'un des éleveurs (et l'un de nos motards), fait partie d'une des deux seules familles résidant dans le village, ce qui, en comptant les grands-parents, parents, enfants, cousins, fait tout de même une bonne trentaine de personnes. Nichés en haut de leur colline, ils ont quand même construit leur petite mosquée personnelle.


Iwol, Bédiks réfugiés


Plus à l'Ouest, nous avons grimpé une autre montagne pour rejoindre le village d'Iwol, accompagnés des enfants du village voisin. Iwol est la « capitale » du pays Bédik, petite région constituée de huit villages marqués par leur histoire particulière. Les Bédiks, des animistes (reconnaissant l'existence d'une âme dans tous les éléments naturels) originaires du Mali, ont été la cible des musulmans au 12e siècle, lorsque ces derniers souhaitaient les convertir par la force. Soucieux de conserver leurs traditions, ils se sont enfuit vers l'actuel Sénégal pour y créer le village d'Iwol, en hauteur pour mieux voir l'ennemi arriver.


Le roi de la région, a ensuite voulu les chasser. La fin du calvaire nous a été contée par le chef du village : les habitants ont appelé à l'aide le diable du village. Peu de temps après, des abeilles se sont ralliés à la cause des Bédiks en attaquant les soldats ennemis. Ces derniers, apeurés, n'ont plus remis les pieds dans le village.


Depuis, une partie des habitants se sont laissés convaincre par les missionnaires chrétiens. Plus malins pour les convertir, ils sont arrivés avec argent et cadeaux... Pour autant, la majorité des Bédiks restent animistes et attachés à leur culture, notamment les fêtes avec masques traditionnels.


Autre légende : un baobab a poussé à l'endroit même où le tout premier « guide » du village a été enterré. Précieusement conservé depuis plus de 300 ans, cet arbre géant est dénommé « le temple du village ».


La cascade de Dindéfélo


Dans ce troisième village peul, on trouve surtout l'une des plus belles cascades de la région. Pour y accéder, on longe un cours d'eau apprécié par les villageois pour faire leur lessive. Au bout, un petit moment de fraîcheur après avoir grimpé la montagne d'Iwol, et même les premiers frissons depuis notre arrivée au Sénégal !


Pour poursuivre notre périple vers la Casamance, nous avons retrouvé non sans plaisir notre route poussiéreuse qui mène à Tambacounda. Un arrêt obligatoire pour décaper sacs et vêtements qui ont mal supporté le voyage.

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