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Coubalan, la Casamance dans toute sa splendeur

Ce petit coin de paradis, proche de Ziguinchor (préfecture de la région Casamance) et en même temps si loin du tumulte de la ville, ne devait être qu'une courte étape au début de notre périple casamançais. Nous avons prolongé le plaisir car ce village compte plusieurs atouts. Son paysage d'abord, entre mangroves, rizières et forêts. Sa tranquillité ensuite. Son accueil enfin. Ces deux derniers étant étroitement liés. Ici, on se promène dans les ruelles sans être abordés pour acheter, être guidés ou simplement donner de l'argent. A Coubalan, le contact est naturellement chaleureux. Avec un petit « Kassoumaye » lancé au loin par une mama depuis sa cour, la conversation s'engage facilement et sans arrières-pensées. Un vrai plaisir après avoir connu les nombreuses sollicitations de Ziguinchor.

Campements intégrés

C'est au campement villageois que nous avons posé nos sacs. En Casamance, plusieurs villages se sont organisés pour accueillir les touristes. Le principe est né dans les années 1970 et a pour objectif de faire profiter à tout le village les bénéfices du tourisme. L'argent récolté par l'occupation des cases, construites par les villageois, est redistribué selon les besoins. La moitié revient aux travailleurs du campement (gérant des cases, cuisinières, ménagères) et l'autre au chef du village, qui répartit les fonds.

Les cours du soir

Un habitant de 28 ans a créé une école « secondaire » dans son jardin. Il accueille 128 élèves, rien que ça, pour des cours du soir ayant pour objectif de réviser les leçons étudiées à l'école et d'éviter que les enfants ne traînent dans la rue. Ce jeune homme, qui pense que le niveau scolaire s'affaiblit depuis plusieurs années, effectue ce travail bénévolement épaulé par deux amis.

Si l'intention est louable, la pratique nous paraît pourtant ancestrale. Les élèves fautifs sont punis à coup de cravache sur le dos quel que soit leur âge. Une méthode incompréhensible, interdite dans les écoles depuis peu mais toujours pratiquée selon les enfants, et difficile à voir sans intervenir. Ici, elle est pourtant acceptée par tous et justifiée par la seule possibilité de progresser. Elle s'arrête à partir de la classe de 6ème. A la fin de chaque cours du soir, les enfants, alignés en rang, entonnent l'hymne national et rentrent enfin chez eux.

Casa Voice et le rêve de Didier

Autre villageois qui participe activement à la vie de Coubalan, Didier (Papis de son vrai prénom), qui gère une troupe de musiciens-danseurs. Ce groupe a pour but de présenter aux touristes les danses et masques animistes. Surtout, cela permet aux jeunes générations converties à l'islam ou au catholicisme de se souvenir des traditions de leurs ancêtres. Nous sommes tombés par hasard sur une partie de leur spectacle. Chaque masque a sa fonction (fin des récoltes, bénédictions,...) et sa propre danse qu'il enseigne aux enfants. Pour les animistes, le masque n'est pas un objet mais une personne à part entière.

De son côté, Didier rêve d'un avenir musical. Guitariste et très bon chanteur, il se voit déjà en Europe pour une tournée. Un producteur canadien de passage a d'ailleurs tout de suite cru en lui et l'a aidé à réaliser son premier clip en compagnie des habitants de Coubalan bien sûr. Une belle vidéo à découvrir ici :

C'est à vélo que nous avons parcouru les villages alentours. Une belle promenade à travers les rizières et les mangroves.

Plus au nord du village, la forêt de Kayounades regorge d'arbres en tous genres et se prête parfaitement à une balade à pied. De quoi se sentir minuscules au milieu des baobabs et des fromagers géants.

Ce premier pas en Casamance annonçait un séjour idyllique dans cette région isolée. Il s'est poursuivi dans le petit village d'Oussouye un peu plus à l'Ouest.

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