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Boromo et Safané, grandes et belles personnes


Pour s'éloigner du tumulte de Ouagadougou et nous retrouver au calme, nous avons posé nos sacs à Boromo. Depuis 18 ans, la ville est le siège de l'association franco-burkinabè de la Voûte Nubienne. Dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest, elle fabrique un habitat durable qui ne demande ni bois (évite la déforestation), ni paille, ni tôle (évite l'importation). Toute la construction est faite en terre et sa forme arrondie permet de garder une certaine fraîcheur. Elle est aussi moins chère que les autres techniques de construction.

Surtout, l'association forme de nombreux africains à ce savoir-faire, crée des cursus spéciaux dans les écoles et emploie de nombreux locaux. Comme le dit le fondateur : "Bien sûr, on ne va pas donner du poisson mais apprendre à pêcher... Mais en plus, on va apprendre à réparer le filet et à vendre le poisson."


Sankara, le "Che africain"

Une vision qui se rapproche d'un certain Thomas Sankara : "Nous voulons l'aide qui nous aide à nous passer de l'aide." Thomas Sankara est l'étoile filante du Burkina Faso. Son passage trop court au pouvoir (4 ans) a transformé le pays. Lutte contre la corruption, pour l'émancipation de la femme, pour un regain de la fierté nationale et désireux de prendre ses distances avec les anciens pays coloniaux (ce qui a provoqué la colère de François Mitterrand...), ce révolutionnaire proche de Fidel Castro, a modernisé le pays. Lâchement assassiné lors du coup d'Etat mené par Blaise Compaoré en 1987, Sankara reste une icône dans son pays. Sa disparition laisse un goût amer aux burkinabés, qui espèrent trouver un jour son successeur. D'autant plus que les responsables de la mort de Sankara n'ont toujours pas été jugés, ni même officiellement identifiés (et ne le seront probablement jamais...).


Les Grandes Personnes d'Afrique


À Boromo existe aussi une association haute en couleurs : les Grandes Personnes d'Afrique. Des marionnettes de plus de trois mètres, tout en papier mâché, sont fabriquées ici. Une jolie initiative pour le simple plaisir des yeux. De nombreux jeunes sont impliqués dans l'association et en profitent pour sensibiliser les enfants (et les plus grands!), comme sur le brossage des dents par exemple. Cela paraît simple mais démontre que, malgré des moyens très faibles et des priorités bien plus vitales, la culture est importante au Burkina Faso. Nous le verrons justement à Bobo-Dioulasso quelques jours plus tard.


Avant de quitter Boromo, nous avons rendu visite à "Gnamia" (qui signifie "espoir" en Dioula), un éléphanteau orphelin, recueilli par les agents du parc des Deux-Balés. Ils la nourriront jusqu'à ses trois ans (âge où les éléphants commencent à se nourrir seuls) avant de la remettre en liberté en espérant qu'elle retrouve un troupeau. Ne vous inquiétez pas, sur les photos l'enclos paraît minuscule mais en attendant un plus grand espace en construction, Gnamia fait des sorties régulières et ne part jamais bien loin de son biberon...


Safané, chez tonton Victor


Entre Bobo-Dioulasso et Boromo, nous avons fait une pause dans la brousse, chez Victor. Cet adorable papy tient une auberge à Safané et s'occupe de ses étrangers comme de ses enfants. Autant dire que nous avons été chouchoutés ! Cuisinier chez les prêtres pendant 32 ans, ce fervent catholique a été licencié, faute de moyens, trois ans avant sa retraite. Il a d'abord construit un restaurant avant de faire confiance aux Voûtes nubiennes pour le transformer en auberge.

C'est avec regret que nous avons quitté Victor et ses deux chiens, Patience et... Patience, pour nous rendre dans la capitale culturelle du Burkina, Bobo-Dioulasso, qui organisait justement la Semaine Nationale de la Culture.

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