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Ouagadougou, au pays des Hommes intègres

A Ouagadougou, comme dans toutes les grandes villes burkinabées, les scooters sont rois !

A Ouagadougou, comme dans toutes les grandes villes burkinabées, les scooters sont rois !


Il est 7h du matin quand nous posons le pied à Ouagadougou, capitale du Burkina Faso. Nous venons de passer 26h dans un bus (et 7 barrages après la frontière!), partis d'Abidjan la veille, à 5h. Epuisés, nous ne voulons qu'une chose : nous reposer. Mais la chaleur est si écrasante qu'il est difficile de fermer l'oeil. A cette époque de l'année, le Burkina Faso, dont la partie Nord fait partie du Sahel, est l'une des régions les plus chaudes du monde. En mars, il fait souvent plus de 48°C et cela devrait être pire en avril, nous dit-on.


Après notre installation, nous avons accueilli Julie (soeur d'Antoine) à l'aéroport. C'est donc à trois que nous avons pu apprecier l'hospitalité du Burkina, qui signifie "pays des Hommes intègres". Un nom donné au pays en 1984 par le révolutionnaire Thomas Sankara pour lutter contre la corruption.


Pauvre mais d'une richesse infinie


Souriants, gentils, humbles... Les Burkinabés sont fidèles à leur réputation. Or, leur pays est l'un des plus pauvres de la planète. Ici, tout le monde tente de s'en sortir, malgré une terre ingrate et dépourvue de ressources naturelles. Pourtant 80% de la population vit de l'agriculture. Le coton notamment est massivement exporté ainsi que, dans une moindre mesure, la canne à sucre. A part cela, l'ex Haute-Volta (nom donné par les Français) survit. Les Burkinabés sont nombreux à quitter le pays, notamment pour la Côte d'Ivoire voisine (ancienne Basse-Volta), afin d'envoyer de l'argent aux familles. Ce sont des dizaines de milliards de francs CFA qui sont ainsi rapatriés au pays par ces migrants. Sans cela, le Burkina souffrirait encore plus...


Surtout, le pays est confronté depuis plusieurs années à la menace terroriste. En deux ans, quatre attaques ont frappé la capitale. La dernière a eu lieu le 2 mars dernier (nous n'étions heureusement plus à Ouagadougou le jour de l'attentat). L'ambassade de France et l'Etat Major des Armées ont été visés. Huit militaires ont été tués. Le risque que le Burkina Faso connaisse le même sort que le Mali frontalier est présent et cela inquiète beaucoup les habitants.


Ouagadougou, territoire Mossi


Comme en Côte d'Ivoire, le Burkina compte un nombre important d'ethnies. Elles sont 67 à être recensées. Cela s'explique par sa position géographique. Certains peuples africains, en route pour le Golfe de Guinée, se sont installés là. C'est le cas des Mossis, ethnie majoritaire dans le pays et très présente à Ouagadougou. Le palais du roi Mossi est basé dans le centre de la capitale. Le roi y est toujours présent et se prête encore notamment au jeu du "faux départ", tous les vendredis.


La tradition veut qu'il fasse mine de quitter son domicile à cheval devant toute la cour, vêtu de sa plus belle parure, avant de se rétracter. Il ressort quelques instants plus tard, habillé en blanc. Ce rituel rappelle une vieille histoire. La femme du roi avait quitté le palais. Mogho Naaba s'apprêtait à partir pour récupérer sa promise lorsqu'une attaque ennemie lui fut rapportée. Face au dilemme entre l'amour et le devoir de protéger son peuple, il a opté pour la seconde option. Ce choix courageux est toujours mis en avant aujourd'hui. Une manière aussi de rappeler l'importance du chef car, même s'il n'exerce plus d'autorité officielle, il est toujours consulté par la population pour régler les problèmes de société.


Le 8 mars, les femmes se lâchent


Autre événement particulier, plus récent : la journée internationale des droits des femmes. Elle prend ici une plus grande importance qu'en France. Dans cette région du monde où la place des femmes est souvent cantonnée aux seules tâches ménagères, le 8 mars leur permet plus que jamais de revendiquer leurs droits. Chaque année, elles font part d'une doléance, inscrite sur leur pagne spécialement conçu pour l'occasion (cette année : la participation des femmes à la gouvernance). Elles le portent toute la journée, durant laquelle elles se permettent, pour une fois, de faire la fête entre elles. Pendant ce temps, l'homme est sensé s'occuper du foyer. Certaines doivent quand même rentrer tôt pour préparer le dîner...

En compagnie de Clément, un jeune réalisateur burkinabé, nous avons fêté cette journée dans un "maquis" (bar local). Un très bon moment à danser avec ces femmes décomplexées.


Quelques jours plus tard, nous avons pu assister au tournage de la future série de Clément, "Le QG". Nous avions déjà pu le constater à la TV, les séries africaines sont loin des standards européens. L'humour, qui n'est pas forcément le même que le nôtre, est utilisé par Clément pour aborder des sujets de société (éducation des enfants, conduite au volant, etc).


Après Ouagadougou, nous avons fait route vers l'Ouest pour rejoindre Koudougou.

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