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Bobo-Dioulasso, capitale culturelle


Bobo-Dioulasso, deuxième ville du pays, est considérée, à juste titre, comme la capitale culturelle et artistique. On dit d'ailleurs qu'elle est la capitale du balafon (le xylophone africain). Avec Paul (frère d'Alice) qui nous y a rejoint, nous avons pu le contaster en assistant à la Semaine Nationale de la Culture (SNC) qui a lieu tous les deux ans.


La culture rayonne


Musiciens, danseurs, chanteurs, humoristes, artisants, cuisiniers ou encore lutteurs, se produisent lors de spectacles ou de compétitions. L'objectif est de faire rayonner les talents artistiques de chaque région ou chaque village du pays. Les masques traditionnels, habituellement sortis pour les cérémonies (mariages, funérailles,...), s'invitent même à la fête.


Créée dans les années 1980, l'événement plaît toujours autant. Les Burkinabès se déplacent en masse (des vacances scolaires sont spécialement programmées pour l'occasion) et sont fiers de leur richesse culturelle. Cette mise en valeur fait plaisir à voir dans un continent (du moins à l'Ouest) où la culture est bien souvent reléguée au second plan, faute de moyens.

À chacun son quartier


En dehors de la SNC, Bobo-Dioulasso est plus aérée que Ouagadougou. Le climat dans l'Ouest est plus clément (nous n'irons pas jusqu'à parler de fraîcheur...). Elle est aussi une ville historique où se mélangent les ethnies Bobo et Dioula. Ces dernières ont d'ailleurs longtemps été en conflit et le nom de la ville avait pour but de les réconcilier. Avant, Bobo-Dioulasso s'appelait Sya.

Son tout premier quartier Bobo, datant du 11ème siècle, est encore debout. Avec ses ruelles étroites et ses maisons en banco, c'est aujourd'hui, c'est une petite ville dans la ville, organisée en quatre quartiers aisément reconnaissables.


Dans le quartier des féticheurs, les animistes se rassemblent pour réaliser des sacrifices sur les lieux sacrés. On entend les instruments de musique vibrer dans le quartier des griots (les conteurs-musiciens respectés dans toute l'Afrique). Chez les forgerons, ce sont les coups de marteau et les souffleries manuelles qui donnent le rythme. Ils utilisent une méthode traditionnelle à base de cire "perdue" qu'ils font couler dans un moule puis laissent sécher. Le moule cassé, ils recouvrent la cire de fer fondu. Enfin, le plus ancien des quartiers, le quartier musulman, se distingue par ses maisons à étage, signe d'une plus importante "richesse". C'est là que se trouve la plus ancienne maison, celle du fondateur de Sya.

Sacrés silures!


Au coeur du centre historique coule le marigot Houet. Dans ce petit cours d'eau nagent les poissons-chats sacrés. Les silures sont considérés au Burkina, comme des êtres humains. On s'en approche pour faire des offrandes mais on ne les touche jamais et lorsqu'ils meurent, ils sont enterrés comme les humains. On leur fait même porter des boucles d'oreilles (nous n'avons toujours pas compris comment ni pourquoi...). Signe de leur importance, ces silures sacrés sont représentés sur les billets de Francs CFA.

Avant de partir, on peut partager une calebasse de dolo (l'alcool à base de mil rouge), produit en grande quantité ici, et jeter un coup d'oeil, du haut des terrasses, sur l'ancienne mosquée. De type soudanais, comme de nombreuses mosquées au Burkina, elle a été construite en 1980. Lorsque nous y étions, la mosquée était en rénovation. Un petit événement car une tentative de destruction avait échoué il y a quelques années. On dit que les buldozers ne sont jamais parvenus à venir à bout de ses deux minarets (un dédié aux hommes et l'autre aux femmes), qui font la particularité de cette mosquée.


Un petit tour à la Guinguette (un lieu aménagé par les colons, d'où ce nom à la française) nous a offert un avant-goût de baignade avant de rejoindre les cascades de Banfora, dans le Sud du pays.

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